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8 mai 2014 4 08 /05 /mai /2014 14:10
CEREMONIE DU 8 MAI 1945

Ploemeur le 8 mai 2014.

La cérémonie commémorant le 69e anniversaire de la victoire du 8 Mai 1945 a eu lieu ce jeudi 8 mai 2014, en fin de matinée, au Monument aux Morts de Ploemeur.

En dépit d'une météo pluvieuse, nombreux étaient les Ploemeurois pour célébrer la Victoire et écouter M. Jean-Yves Le Lan le Président du Comité d'Histoire du pays de Ploemeur évoquer cette tragique période de notre cité.

2014, 70 ans après le débarquement

En cette année 2014, cela fait donc 70 ans que les Alliés ont débarqué en Normandie le 6 juin 1944 et que la Bretagne puis la France ont été libérées. Quant à notre ville de Plœmeur, elle s’est retrouvée dans la Poche de Lorient pour de longs mois. Sa libération interviendra onze mois plus tard, le 10 mai 1945, date effective de la reddition de la Poche lors de la cérémonie à Caudan.

Que s’est-il passé dans la région et sur Plœmeur au débarquement et après le débarquement ?

Pour le jour « J » et les jours suivants, la résistance morbihannaise, regroupée au sein des Forces françaises de l’Intérieur, joue un rôle important en ralentissant considérablement les mouvements des troupes allemandes vers la Normandie. Les missions de la résistance sont de saboter les voies de communication, de couper les lignes de télécommunication et de détruire les lignes électriques. Les Résistants du Morbihan se regroupent ensuite dans la base Dingson près de Saint-Marcel renforcés par les parachutistes du Special Air Service, les SAS de la France libre. Cette concentration de 2 000 Maquisards est découverte par les Allemands et le 18 juin de durs combats ont lieu. 28 français sont tués et 6 parachutistes SAS. Le soir de cette même journée sous la pression de 1 000 soldats allemands le décrochage a lieu. Mais le but est atteint car les Allemands se sont concentrés dans cette région et vont mener une chasse à l’homme les empêchant ainsi de remonter vers le nord.

L’aviation alliée, elle aussi, harcèle les occupants sur Lorient pour qu’ils n’aillent pas renforcer les troupes allemandes qui freinent l’avancée américaine. C’est ainsi que le 22 juillet, le lieutenant John Coward de la Royal Air Force (RAF) attaque la base aérienne militaire de Lorient (Lann-Bihoué actuellement) et est abattu. Il est enterré au cimetière de Guidel. Le 27 juillet, ce sont huit Spitfire qui renouvellent une attaque sur l’aérodrome. Le lieutenant Ernest Russell Lyon perd la vie lors de cette mission car son avion est abattu à Kercavès par une batterie aux Quatre-Chemins de Larmor-Plage. Le 28, c’est le lieutenant John Clifford qui meurt. Il est inhumé à Réguiny.

Le 3 août 1944, le général Fahrmbacher, commandant supérieur des troupes allemandes en Bretagne, quitte Pontivy pour se replier à Lorient. Il donne l’ordre à toutes les unités qui le peuvent de faire de même. La base de sous-marins de Keroman devient le quartier général allemand.

Environ 25 000 hommes parviendront à se regrouper à l’intérieur de cette zone fortifiée comprenant la ville de Lorient détruite et de nombreuses communes dont Plœmeur.

Le 5 août, les blindés américains sont à Pontivy et le 6 août à Vannes. Les officiers de marine français négocient avec les Allemands leur reddition mais ceux-ci refusent. Ils ne veulent pas se rendre sans combattre. Le soir du 6 août, vers 20 heures, 25 quadrimoteurs Liberator bombardent la base de sous-marins mais sans effets sur les structures bétonnées. Ce bombardement a servi au contraire à galvaniser l’ardeur des troupes allemandes.

Le 7 août, les blindés américains de la 4e division blindée (D.B.) avancent sur Lorient guidés par les Maquisards. Une colonne arrive à Hennebont, une autre à Quéven et quelques chars s’avancent jusqu’au carrefour du Perroquet-Vert à l’entrée de Keryado.

Le général Wood, commandant de la 4e division blindée (D.B.), demande des renforts au général Grow de la 6e division blindée (D.B.) à Brest mais ceux-ci n’arrivent pas.

Le général Wood prend la décision de ne pas attaquer Lorient. Une ville en ruines vidée de ses habitants car la population est en exil, une base de sous-marins indestructible mais coupée de ses ravitaillements ne justifient pas des combats meurtriers. L’assaut sur Lorient ne sera pas donné.

La Poche est maintenant bouclée par les Maquisards et encerclée par la 94e division d’infanterie (D.I.) américaine puis par la 6e division blindée (D.B.), une fois Brest tombé, et plus tard par la 66e division infanterie (D.I.) Tous les maquisards sont regroupés au sein de la 19e division d’infanterie (D.I.) sous les ordres du général Borgnis-Desbordes. En tout, dans les rangs français, il y a douze mille jeunes volontaires venus nombreux du Finistère et des Côtes-du-Nord pour renforcer leurs camarades morbihannais qui vont encercler les Allemands pendant 9 mois.

Pour les Plœmeurois exilés, c’est la déception et l’amertume car ils ne peuvent pas regagner leur terre et leurs habitations. Pendant les premiers jours de la Poche, les Allemands s’organisent. Des atrocités sont commises sur la population restée dans la Poche : exécutions sommaires, meurtres, viols et pillages. Les officiers allemands imputeront ces exactions aux déserteurs de l’armée Vlassov : Ukrainiens, Géorgiens et Russes Blancs. Comme acte gratuit, il faut rappeler le 18 août la destruction du bourg de Quéven. Les Allemands évacuent le bourg et arrosent d’essence portes et volets de la grande rue et mettent le feu.

Après le premier mois de siège, les Allemands réussissent à remettre en fonctionnement la base de sous-marins et à faire appareiller de nuit sept sous-marins.

Les frontières de la Poche ont alors quelques difficultés à se figer. Les Allemands souhaitent reculer la limite sud jusqu’à la rivière d’Etel, plus facile à défendre et surtout cela leur permet de récupérer les terres de la commune de Saint-Hélène avec ses champs de pommes de terre très utile si le siège se prolonge. De durs combats ont lieu à l’automne 1944 sur les communes de Caudan, Kervignac, Merlevenez, Etel et surtout Nostang où près de la moitié du bourg flambe. L’artillerie allemande appuie ses actions par des pilonnages meurtriers à partir des tourelles du fort du Grognon à Groix. Des combats se déroulent également dans le secteur de Carnac-Plouharnel-Erdeven.

Après ces rectifications des zones de combat, les communes prises dans la Poche continuent à recevoir des milliers d’obus mais l’aviation alliée ne mène plus de raids. Les clochers, déclarés objectifs stratégiques, tombent sous les obus allemands pour la flèche gothique d’Hennebont et sous les obus américains pour le clocher de l’église romane de Merlevenez. 8 000 personnes doivent cohabiter avec les Allemands dans la Poche. Le principal problème devient la nourriture. Des échanges d’évacués et des apports de vivres sont organisés sous le contrôle de la Croix-Rouge. Les Allemands récoltent ce qu’ils peuvent, les pommes à Guidel, les betteraves et les choux à Plœmeur, les crabes et les berniques sur la côte. Ils en arrivent à faire cuire les feuilles de colza et d’orties. Un grand potager est aménagé par les Allemands à Kermadehoye. Ils réquisitionnent des vaches dans les fermes. Une réserve de bêtes est implantée dans le secteur de Kermélo-Kerolay. Pour les Plœmeurois, la moisson de 1944, faite et rentrée rapidement, permet de réaliser une petite réserve à l’insu des Allemands.

Ceux-ci ne s’avouent pas vaincus. Les VI et les V2 frappent le cœur de Londres. De nouvelles armes sont à l’étude : fusées à longue portée, sous-marins indétectables. Il faut tenir à tout prix. Les Allemands estiment que la situation peut se retourner. A Noël 1944, les aumôniers allemands célèbrent des messes aux quatre coins de la Poche. Pour entretenir le moral, un service postal aérien assure la liaison entre Berlin et la Poche de Saint-Nazaire avec un prolongement par bateau sur la Poche de Lorient. L’armée allemande va résister encore plusieurs mois et il faudra attendre mai 1945 pour qu’elle se rende.

Je terminerai, en rendant hommage à ces Plœmeurois qui ont perdu la vie pendant cette première période de la Poche en 1944. Le 9 août 1944, trois personnes décèdent à Kerdiret tués par les tirs d’obus américains : Yvonne Kermagoret, une tailleuse de 21 ans, Yves-Marie Le Nadan, un forgeron de 30 ans, père de six enfants, et Louis Le Gallo, sertisseur de 35 ans ; le 26 octobre, Eugène-Marie Le Gouhir, cultivateur à Kerbrient, âgé de 52 ans, est tué par un soldat russe et Pierre Joubert, chauffeur au Cosquéric, père d’un enfant, est tué par un tir d’obus américain le 8 décembre.

Pour conclure, je dirai que la libération de la Bretagne, les combats pour l’encerclement des Allemands dans la Poche ont nécessité de nombreux sacrifices parmi les combattants alliés et français et parmi la population civile, avec de nombreuses pertes humaines et que notre devoir de mémoire nous impose de les réunir pour ne jamais les oublier.

Jean-Yves Le Lan

La pluie s'est invitée, ce jeudi matin, elle n'a cependant pas empêché le bon déroulement de la cérémonie.
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La pluie s'est invitée, ce jeudi matin, elle n'a cependant pas empêché le bon déroulement de la cérémonie.

Dépôt de gerbes par les autorités en présence de jeunes écoliers de Ploemeur.
Dépôt de gerbes par les autorités en présence de jeunes écoliers de Ploemeur.
Dépôt de gerbes par les autorités en présence de jeunes écoliers de Ploemeur.
Dépôt de gerbes par les autorités en présence de jeunes écoliers de Ploemeur.
Dépôt de gerbes par les autorités en présence de jeunes écoliers de Ploemeur.
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Dépôt de gerbes par les autorités en présence de jeunes écoliers de Ploemeur.

Dépôt de gerbes par les autorités en présence de jeunes écoliers de Ploemeur.

Vin d'honneur servi à l'issue de la cérémonie à la salle "Soleil d'Automne".
Vin d'honneur servi à l'issue de la cérémonie à la salle "Soleil d'Automne".
Vin d'honneur servi à l'issue de la cérémonie à la salle "Soleil d'Automne".
Vin d'honneur servi à l'issue de la cérémonie à la salle "Soleil d'Automne".
Vin d'honneur servi à l'issue de la cérémonie à la salle "Soleil d'Automne".

Vin d'honneur servi à l'issue de la cérémonie à la salle "Soleil d'Automne".

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